Les secrets de la Méduse

Les Secrets de la Méduse

Spectacle présenté par les ATP d’Avignon – texte : Geoffrey Callènes et Antoine Guiraud – mise en scène : Antoine Guiraud – Avec Geoffroy Callènes Mercredi 20 novembre 20h Théâtre Benoit XII Avignon

Il devait s’intituler « scène d’un naufrage »

Théodore de Géricault (1791-1824)

C’est un spectacle d’un homme qui devient pierre, c’est la démonstration de l’humanité qui se transforme en monstre. C’est l’histoire dans l’Histoire de Pierre Laurent Coste, l’un de ces naufragés, de ce bateau, la Méduse.

Le 17 juin 1816, une flottille de quatre voiliers dont la frégate « La Méduse », chargée d’acheminer au Sénégal tout un tas de gens respectueux, quitte le sud-ouest de la France pour rallier Saint Louis. Ce navire « La Méduse » est commandé par le capitaine Hugues Duroy de Chaumareys, qui n’a plus navigué depuis 25 ans. Suite à son inexpérience et ignorance, « La Méduse » s’échoue au large de la Mauritanie, sur un banc de sable qu’il n’a pas pu contourner. Il perd trois jours à renflouer le navire au lieu de conduire passagers et marchandises jusqu’à la côte. Arrive une tempête, il décide d’évacuer les 400 occupants dans des canots insuffisants et sur le radeau destiné à être remorqué. C’est cette histoire que conte Pierre Laurent Coste.

De ce radeau de 130 personnes, ils ne seront plus que 15. Ils seront sauvés par « l’Argus » qu’il aperçoivent au loin.

Le capitaine Chaumareys fut jugé l’année suivante, par un conseil de guerre. Il fût jugé coupable, privé de ses décorations, rayé des officiers de la Marine et condamné à 3 ans de prison. Après quoi, il accumula des dettes, retiré dans son château et après sa mort, son fils se suicidera.

De tout cela, on ne le remarque pas, dans ce qu’on voit sur scène. Ce qu’on assiste, c’est l’événement d’un homme sur ce bateau qui devient meurtrier et cannibale pour survivre. Et la monstruosité qui vient petit à petit, à cet homme, l’envahir pour être le vainqueur et exister. Cette expérience immersive dans ce fait divers qui a bouleversé la France et le tableau maître de la peinture néo-classique, précurseur du romantisme peint par Géricault. Pour le dessiner puis le peindre, Géricault rencontre les survivants de la catastrophe, construit un tableau esquisse très détaillée, et dessine des morts dans des morgues. Et c’est l’exploit artistique de Geoffroy Callènes, de se mettre dans la peau de ses différents personnages pour nous les faire traverser dans l’expérience intime d’une pièce de théâtre.

Selon le critique d’art Jonathan Miles, la mésaventure vécue par ces hommes sur le radeau de la Méduse les a conduits « aux frontières de l’existence humaine. Devenus fous, reclus et affamés, ils massacrèrent ceux qui comptaient se rebeller, mangèrent leurs compagnons décédés et tuèrent les plus faibles.» Cette pièce met en lumière la lutte pour la survie de l’espèce humaine.

Cette pièce, jouée à la perfection par Geoffroy Callènes, est une allégorie de notre époque : aveuglés par leur arrogance et leur indifférence, les puissants ont de tout temps, condamné des centaines de vies à une mort certaine. Arrêtons de nous entre-tuer pour pouvoir survivre.

Pour nos amis enseignants, un dossier pédagogique sur un album jeunesse « Le Radeau de Géricault » où l’illustrateur Bruno Pilorget et l’auteur François Place abordent l’œuvre de Géricault à travers les yeux d’un jeune garçon qui découvre cette peinture avec son grand-père, militaire napoléonien
https://www.elanvert.fr/images/Docs/Fichiers_P%C3%A9dago/contenus-associes-dossier-pedagogique-Le_Radeau_de_G%C3%A9ricault-N-16036-25067.pdf


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